Microclimat à Fouras ?... Une place au soleil


La Rochelle, hier. Le record d'ensoleillement sur la façade atlantique. (photo dominique jullian)

MICROCLIMAT À FOURAS ?. Info ou bien intox, le littoral charentais serait aussi ensoleillé que la Côte d'Azur

Une place au soleil

C'est l'une de ces innombrables légendes urbaines que l'encyclopédie Wikipédia aura contribué à élever au rang de certitude sur le web. Sans autre forme d'investigation, parfois, que le chauvinisme des internautes. Ainsi, bien que perchée à une latitude plus au nord que Montréal et les îles Kouriles en Russie, La Rochelle serait aussi ensoleillée que cette bonne ville de Nice.

Mais, au risque de bientôt vous promettre une Saint-Sylvestre par 40 degrés à l'ombre, il est temps de contre-enquêter sur la tropicalisation supposée des faubourgs charentais-maritimes. Et, surprise, mis à part un tiercé dans le désordre, tout paraît en fait exact.

Lobby touristique

« Avec une moyenne de 2 069 heures ces dix dernières années, le littoral rochelais est le plus ensoleillé de France après la Côte d'Azur et celui du Languedoc-Roussillon », confirme Jean-Pierre Bienvenu, prévisionniste à Météo France. « Reconnaissons tout de même que, contrairement à la grosse bêtise que l'on raconte sur certaines brochures, Nice et Montpellier émergent 600 heures devant nous. »

Dans une surenchère cocardière qui lui sera volontiers pardonnée, il semble, en effet, que le lobby touristique charentais se soit légèrement emballé. « Mais, sinon, La Rochelle est bel et bien la ville la plus ensoleillée de la côte atlantique, loin devant Nantes, Bordeaux et, surtout, le Pays basque. »

À cela d'ailleurs il est une explication aussi heureuse que rationnelle. Dans le ventre mou des perturbations, la côte charentaise est bénie du dieu météo. « À mi-chemin entre les influences méditerranéennes et nordiques, une fine bande d'à peine 100 kilomètres entre Royan et la baie de l'Aiguillon », explique Jean-Pierre Bienvenu.

« Une fois sur deux, les turbulences hivernales passent un peu plus haut, et les orages d'été un peu plus au sud. Il suffit de prendre l'exemple de La Roche-sur-Yon. Toute proche de La Rochelle à vol d'oiseau, et pourtant très souvent dans le brouillard. »

Défendue à tire-larigot par à peu près tous ceux qui sont nés quelque part, l'improbable théorie du microclimat est même ici une réalité, notamment sur les îles. « Autour d'elles, l'océan agit comme un gros radiateur. Au petit matin, il n'est pas rare, par exemple, d'enregistrer une douzaine de degrés d'écart entre Saintes et Oléron. » Mais si le fond de l'air est donc plus ou moins frais selon que vous le respiriez sur les îles ou le continent, il en va de même pour sa forme.

« Au printemps et en été, la brise de mer dégage le ciel insulaire, quand elle forme à l'inverse des nuages au-dessus des terres, dès La Rochelle. N'oublions pas, enfin, qu'il ne gèle pratiquement jamais dans les contrées insulaires. »

Et, déjà, les vendeurs de caniches et de colorations capillaires de quitter, paraît-il en masse, Nice ou Miami pour s'exiler vers le nouvel eldoraro du commerce vermeil...


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