La plage nord de Fouras, si belle et pourtant si discrète



FOURAS. Les maisons de la plage nord racontent l'histoire de la station développée par la bourgeoisie puis investie par les prolétaires





De Fouras, le visiteur d'un jour retiendra le plus souvent la grande plage, ses restaurants, le manège et la place Carnot. Hélas, trois fois hélas, car la cité balnéaire ne se résume pas à ce côté le plus évident et le plus touristique.

À celui qui accepte de se laisser guider autrement que par l'odeur des glaces ou par les néons des terrasses, la ville réserve bien d'autres attraits. Plus discrets, moins bling-bling, mais plus calmes et plus classes, disons-le. Rendez-vous donc plage nord avec ses belles villas et son eau un brin plus chaude.

Les bains et le train

Au départ, Fouras, petit village de pêcheurs de 500 âmes, a une vocation militaire : défendre Rochefort. Mais avec le déclin de l'arsenal, la fonction balnéaire va prendre la relève, aidée par l'arrivée du train en 1873.

>

Les Anglais ont découvert les bienfaits hygiénistes des bains de mer, et en 1860, au Bois Vert, les industriels et les bourgeois de Rochefort vont mener la première campagne de constructions.

La plage nord, même si elle est moins cotée, accueille la deuxième campagne au début du XXe siècle. La première villa, c'est La Jetée, bâtie en 1908 par Me Bugeaud, avocat à Rochefort.

Ensuite, à la Garenne - un bois où l'on chassait - les villas seront bâties au sommet de la dune de sable, mais sur des espaces plus restreints.

On passe de la villa castel à des villas plus modestes, mais l'architecture reste tape-à-l'oeil. Le décor théâtralisé sert toujours à raconter une histoire personnelle : origines, ambitions et richesse !

Architecture de défoulement




On trouve sur les façades une polychromie avec la pierre et la brique, des balcons, des balustrades, des escaliers, des lucarnes, des toits en ardoises, du fer forgé et toujours la vue sur la mer.



>En se dirigeant peu à peu vers le Cadoret, vont s'intercaler des villas encore plus simples, celles des congés payés de 1936. Elles peuvent ressembler à des cottages ou des chalets, sur le même répertoire architectural que les castels, mais moins accentué.

À partir des années 60, ceux qui ont encore moins d'argent s'approprieront l'espace, eux aussi, mais de manière moins sophistiquée, dans des mobil-homes de camping, ou sous une tente posée sur l'une des parcelles privées surplombant la falaise du Cadoret.

La balade proposée par l'Office de tourisme permet de comprendre l'évolution du tourisme balnéaire, en étudiant la cohabitation des différentes classes sociales à travers le marqueur social qu'est la maison.

Auteur : Kharinne Charov


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire