Une première classe fermée à Fouras

14/11/2009

FOURAS. Une classe de CE2 de l'école Michenot a été fermée hier, en raison d'une présomption de cas groupés de grippe H1N1. Les enfants sont dispensés de cours jusqu'au 20 novembre



C'est globalement dans le calme que la nouvelle s'est répandue dans la cour de l'école Jean-Michenot à Fouras, et plus largement dans les rues du centre-ville. Le « virus de l'année » a donc atteint la presqu'île, frappant d'abord les plus jeunes. Il s'agit en tout cas d'une forte présomption, les seules analyses susceptibles de confirmer la souche virale ayant été confiées au laboratoire habilité du CHU de Poitiers (lire ci-contre).

Huit cas déclarés

Huit cas de grippe sont déclarés, dont sept dans la seule classe de Jacques Houpert, le directeur. Jeudi matin, les premiers résultats des analyses indiquaient, sans équivoque, cinq cas de H1N1 dans son CE2. Le préfet a pris hier, en début d'après-midi, la décision de fermer la classe concernée.

Dès la présence du virus confirmée, le service enfance-jeunesse de la commune, qui gère l'accueil périscolaire, a protégé avec masques et gants ses employés, a isolé dans une pièce spécifique les enfants non malades et qui mangent à la cantine. Et pour ne pas faire les choses à moitié, son personnel a procédé à une désinfection des locaux. Un principe de précaution qui allait donc au-delà des recommandations mais qui permettait d'établir un certain calme dans l'esprit des parents, des enfants et du personnel.

Sur les 223 élèves de l'école primaire répartis en neuf classes, peu d'enfants sont finalement touchés. Cependant, la rumeur faisant son oeuvre, le téléphone du directeur commençait à chauffer et ses oreilles à siffler.

« Certains parents sont venus et ont été un peu durs », indique Jacques Houpert. « Ils ne comprenaient pas pourquoi je ne prenais pas la décision de fermer ma classe, mais seul le préfet pouvait le faire, j'ai suivi scrupuleusement les consignes ».

Une inquiétude maîtrisée que la fermeture va probablement aider à juguler.

« À vrai dire, on s'y attendait un peu », témoigne une représentante des parents d'élèves. « Ce sont les masques qui ont un peu fait peur », ajoute -t-elle. « Dans l'ensemble, il n'y a pas eu de panique mais quelques parents ont quand même gardé leurs enfants chez eux ce matin ».

Henri Duhaldeborde, sous-préfet, accompagné de Sylvie Marcilly maire, s'est rendu sur place ce vendredi. À sa connaissance, la commune de Fouras était pour l'instant la seule dans la tourmente.
Un processus de décision normal, indique la préfecture

Hier, des parents d'élèves manifestaient leur étonnement : pourquoi, alors que les symptômes de grippe étaient avérés depuis 24 heures, n'avait-on pas fermé plus tôt la classe ? « La procédure a été respectée, indiquait hier Eléonore Lacroix, directrice de cabinet du préfet de la Charente-Maritime : le directeur d'établissement a informé l'inspection d'académie, qui a alerté à son tour la préfecture. L'information nous a été transmise jeudi, mais il n'y avait alors que des symptômes grippaux. Nous avons eu jusqu'ici des cas groupés similaires, qui s'avéraient au bout de quelques heures être de simples rhumes ou des grippes saisonnières. Nous avons préparé dès jeudi l'arrêté de fermeture, mais la règle est d'attendre quelques heures pour confirmer que les symptômes persistent. Je rappelle que tous les tests ne sont pas équivalents en valeur, et que des prélèvements naso-pharyngés sont actuellement en cours d'analyse par un laboratoire du CHU de Poitiers, le seul habilité pour le département de la Charente-Maritime. Seuls ces tests permettront d'établir avec certitude que la souche virale correspond ici à la grippe H1N1. Pour l'heure, cela reste une présomption. Par mesure de prévention, le préfet a signé en début d'après-midi (hier, NDLR) un arrêté de fermeture de classe. Il s'agit de couper le vecteur de propagation. Les enfants vont rester sagement chez eux, et seront suivis par leur médecin de famille. Nous restons pour notre part en contact avec la direction de l'établissement ».

Si la préfecture a été alertée jeudi, il semble que les premiers symptômes d'état grippal aient été constatés dès mardi dans l'école.

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