XYNTHIA - ANALYSE DE LA SITUATION DE FOURAS

Mardi 15 juin

Le verdict est tombé : la Pointe de la Fumée passe en zone noire


Après Xynthia : les 107 maisons de la Pointe de la Fumée, zone "orange" jusqu'alors et donc en attente de classement,  passent en zone de solidarité, c'est à dire noire 

"un dispositif de solidarité permettant l'acquisition à l'amiable des biens par l'Etat va être ouvert pour 107 maisons".

Jacques Bargiel, président de l'association "Vivre à Fouras La Fumée", s'est dit "abasourdi". "Toutes les mesures de protection que nous avions proposées, que ce soit des digues, des brise-lames, des protections individuelles et collectives, n'ont pas été prises en compte", a-t-il déploré.

"Il va falloir qu'on nous explique pourquoi d'autres endroits où des habitations ont été plus gravement touchées n'ont pas été classées en 'zone noire'", a-t-il dit.





Jeudi 03 Juin 2010 :


"Aucune maison ne sera rasée sous la contrainte", a déclaré le secrétaire d'État au Logement Benoist Apparu."





Extrait du communiqué du maire du 18 mai 2010




1. Contexte général

Le constat que l’on peut faire à Fouras, d’une manière générale, est qu’une étude approfondie sur la protection des côtes est nécessaire ainsi que l’établissement d’un cahier des charges très précis destiné aux propriétaires riverains du littoral.




Cette étude n’a pas été réalisée à la suite de la tempête de 1999. Depuis cette date, les services de l’Etat ont la responsabilité de l’élaboration du Plan de Prévention des Risques Naturels mais celui-ci n’a pas été achevé. Etant dépourvue de ce plan, la commune de Fouras n’a pu donc prendre les dispositions nécessaires pour la protection des personnes et des biens.


Pendant ces dix années, la situation des quartiers Nord et de la Fumée de Fouras, sur le plan des autorisations d’urbanisme, a été complètement gelée : aucune possibilité pour les riverains de modifier les habitations pour y apporter des aménagements en vue de se protéger contre la submersion ou contre les risques d’inondation.


Depuis son élection en 2008, l’équipe municipale a relancé les services de l’Etat afin que les travaux du PPRN soient accélérés et que la possibilité de créer des zones refuges en étage et autres aménagements sécuritaires soient accordés aux propriétaires afin de ne pas exposer la population au risque.
Parallèlement à cela, nous avons programmé avec le Conseil Général et le cabinet d’ingénierie ISL (Nantes) un diagnostic sur la défense contre la mer afin d’envisager des mesures de protections de nos côtes. Cette étude, accompagnée de préconisations très précises, devait guider les privés et la collectivité dans les travaux de protection contre la mer.


2. Il convient de remettre en perspective certains éléments fondamentaux sur la situation de Fouras :
La presqu’île de Fouras est un éperon au cœur du pertuis qui bénéficie de la protection naturelle de l’île d’Aix et d’Oléron. Cette presqu’île constitue elle-même avec ses constructions une protection pour la baie d’Yves et le quartier nord de la commune.


La destruction de zones d’habitat (notamment zone basse de l’avenue du Bois Vert) entraînerait immanquablement des inondations d’autres secteurs et, de toutes façons, il faudrait alors envisager la construction de digues de protection en remplacement des constructions détruites.


De la même manière, considérant que la presqu’île comporte des activités économiques capitales pour la ville (ostréiculture et restauration) il faudra envisager de les protéger contre les risques de submersion. L’ostréiculture connaît beaucoup de difficultés et ne pas envisager la protection des établissements serait une aberration. C’est donc un programme global de protection qu’il faut constituer, hors décision de zonage.


Rapport du cabinet ISL  (oct. 2009):


Sud de la Pointe de la Fumée : la côte est protégée des vents et courants dominants. Les enrochements de protection et les murs ont tendance à fixer le trait de côte. Une accrétion sableuse se constitue au pied de ces protections. Depuis 1959, cette zone observe une avancée sur l’océan de 0.3m/an
Le premier diagnostic d’après tempête Xynthia établi par le cabinet ISL démontre qu’à la pointe de la Fumée, il n’y a pas de phénomène de recul de trait de côte ni d’affouillement.


A Fouras, les zones les plus touchées par la submersion ont été particulièrement exposées du fait de :
- l’hétérogénéité des protections individuelles contre la mer qui a engendré des faiblesses : murs de protection de hauteurs différentes, défauts de conception, matériaux mal adaptés… On constate que les protections contre la mer les plus élaborées ont été efficaces, par exemple parcelle 73 au 84 av. du Bois Vert.
- de la conception des ouvertures des habitations sur la mer : baies vitrées trop importantes en surface et trop fragiles par rapport à la pression exercée par la force de l’eau et les projectiles, volets plastiques fragiles.
- du manque d’enrochements protecteurs,
- de l’absence de brise-lames en mer,
- de la présence d’éléments sur l’espace public qui ont été transformés en véritables projectiles lors de la tempête (bois).


Les maisons surélevées ont été moins touchées, ce qui explique les écarts de montée d’eau. Il est aussi à noter qu’il n’y a pas eu de stagnation d’eau dans la partie de la Fumée ; les eaux sont parties avec le reflux de la marée.


Les habitations situées au nord ouest de la pointe de la Fumée n’ont pas eu d’eau, bien qu’elles ne soient pas surélevées. Elles ne l’ont pas non plus été en 1999. Elles bénéficient de la protection du quai du port de la Fumée.


Nos propositions :


1 .  Pour la fixation du trait de côte :
- Maintien et renforcement des protections actuelles avec poursuite de leur entretien,
- Confortement des protections correspondant aux risques les plus forts.


2 . Pour la réduction des risques vis-à-vis de la submersion :
Reprise des études initiées avant la tempête pour :
- La réduction du Run up : création de brise-lames en mer.et d’enrochements. Il faut noter l’absence de fonds marins importants sur toute cette zone. La réduction du run up est donc facilement envisageable par la création d’obstacles en mer.
- La création de zones refuges
- La réduction de la vulnérabilité
- Le déplacement d’enjeux : déplacement du camping de la Fumée.


Quartier bas de l’avenue du Bois Vert : prise en charge par la collectivité (DIG) de la conception et de la réalisation d’une protection commune à l’ensemble des propriétés avec un règlement précis sur la pérennité de l’entretien et des contrôles de l’état de l’ouvrage. Les propriétaires assurant la charge financière liée à la construction au prorata du linéaire de leur terrain. Cette politique constituerait une réponse forte, à la fois aux problématiques de protection contre la mer et d’intégration paysagère.
Prairie du Casino : création d’un dévidoir vers la mer (au nord) et reprise des évacuations vers le Port Nord.
Pour tous les quartiers : toutes les habitations doivent être soumises à prescriptions précises :
La création de refuge et plus globalement la réduction de la vulnérabilité peuvent être recherchées. Cet objectif passe par la réalisation d’un système d’évacuation adéquat des eaux entrant dans les habitations, l’organisation au sein du bâtiment (électricité, réseau d’assainissement), le choix des matériaux, mobiliers appropriés. En lien avec le PPRN, un programme de réduction de la vulnérabilité peut être entrepris.
Mise en place d’une politique de prévention  avec un Plan Communal de Sauvegarde : prévision des évènements, mesures de sécurité, plan d’alerte et d’évacuation.


Dans la zone orange :
- Nombre de résidences principales : ± 17
- Nombre de résidences secondaires : ± 87


SOURCE

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire